Le chant des Africains
Refrain C'est nous les Africains Qui revenons de loin Nous venons des colonies Pour sauver la Patrie Nous avons tout quitté Parents, gourbis, foyers Et nous avons au cœur Une invincible ardeur Car nous voulons porter haut et fier Le beau drapeau de notre France entière Et si quelqu'un venait à y toucher Nous serions là pour mourir à ses pieds Battez tambours, à nos amours Pour le pays, pour la Patrie Mourir au loin C'est nous les Africains. Couplet 1 Nous étions au fond de l'Afrique Gardiens jaloux de nos couleurs, Quand sous un soleil magnifique A retenti ce cri vainqueur En avant ! En avant ! En avant ! Couplet 2 Pour le salut de notre empire Nous combattons tous les vautours La faim, la mort nous font sourire Quand nous luttons pour nos amours En avant ! En avant ! En avant Couplet 3 De tous les horizons de France Groupés sur le sol africain Nous venons pour la délivrance Qui par nous se fera demain En avant ! En avant ! En avant ! Couplet 4 Et lorsque finira la guerre Nous reviendrons dans nos gourbis ; Le cœur joyeux et l'âme fière D'avoir libéré le pays En criant, en chantant : en avant ! |
C’est une façon de se souvenir de ceux qui sont tombés ‘’là-bas’’ et de leur rendre hommage. Différentes versions Lors des commémorations officielles des guerres passées, les fanfares et les cliques interprètent régulièrement cet air de tradition, symbole du souvenir de l’éternelle Armée d’Afrique. Il accompagne très souvent notre Marseillaise. Il n’est pas un ancien d’Algérie qui n’en connaisse au moins l’air, sinon les paroles du refrain. Les couplets en sont moins connus et l’origine de ce chant est obscure pour beaucoup. Il est de coutume de penser que cet air date des années 43-44 car le Corps Expéditionnaire Français en Italie était composé presque exclusivement de soldats d’Afrique du Nord de toutes origines. De fait, ce chant date de 1915. La Grande Guerre se prolongeant, occasionnant des pertes effroyables, la France dût faire appel à tous ses enfants, y compris ceux d’Algérie, Maroc, Tunisie, d’Afrique Occidentale et Orientale Française et d’Outre-Mer. Les paroles sont attribuées au Commandant REYJADE qui, en 1915, écrivit une marche destinée à ses Tirailleurs Marocains et dont le titre était « C’est nous les Africains qui arrivons de loin. ». La musique est du Sous-Lieutenant Félix BOYER, Chef de la musique de la XIVe Division d’Infanterie. En 1940, Félix BOYER, devenu Capitaine, est fait prisonnier mais, comme ancien combattant de la 1ère Guerre mondiale, il est rapidement libéré. Il est alors appelé pour organiser la musique régionale des Chantiers de Jeunesse en Afrique Française du Nord par le Général de la PORTE du THEIL, le fondateur des Chantiers de la Jeunesse Française. Le Colonel Alphonse S. VAN HECKE crée le 7ème Régiment de Chasseurs d’Afrique à partir des Chantiers de Jeunesse. Le Régiment est incorporé aux réserves générales de la 1ère Armée Française et équipé de Tank-Destroyers (TD). Tank destroyer Le Capitaine BOYER reprend la version initiale du chant de 1915, destinée aux Marocains, pour l’adapter aux Africains. ‘’Les Africains‘’ devient le chant traditionnel des Chantiers de la Jeunesse Française d’Afrique du Nord. Il est chanté dans tous les Groupements, à Rabat, à Alger, à Constantine, à Tunis… Le Capitaine BOYER, nommé Chef de musique de la garnison d’Alger, donne une nouvelle vigueur au chant des Africains qui devient le ‘’Chant de guerre des Africains’’. L’Armée d’Afrique reconstituée adopte aussitôt ce chant martial et flamboyant. Il sera interprété et joué dans toutes ses campagnes de Tunisie, de Corse, d’Italie, de France et d’Allemagne. Ecusson de la 3eme D.I.A Les rutilantes noubas de nos Régiments d’Afrique ont fait retentir les accents des "Africains" dans toute la France et dans une grande partie de l’Europe. Voilà qui explique son immense popularité. |